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 Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

Sécurité totale/ État policier (II), une surveillance permanente sans contrôle

La main sur le cœur, les larmes aux yeux, la mine piteuse, les tenants du pouvoir vous jurent qu’ils n’ont aucunement l’intention de remettre en cause nos libertés. Nos ? En fait les leurs !! Cela nous fait penser aux cris de la Chambre monarchiste de 1871 qui écrasait dans le sang le peuple de Paris pour mieux défendre les libertés de la bourgeoisie triomphante. Pour rendre la répression légitime, il suffit d’affirmer que les autres veulent détruire l’ordre social. En fait, ce n’est pas idiot, c’est nous qui leur donnons des informations sur nos opinions, nos actions, nos goûts sur les réseaux sociaux qui conservent à vie…  notre vie.

Covid oblige !

Ah non, vous n’avez rien compris, si nous surveillons c’est uniquement en raison de la crise sanitaire. Mais qui surveillez-vous ? Eh bien vous !!! Uniquement pour vous protéger. Avec cette crise sanitaire, une surveillance permanente et généralisée se met en place. Une foule de normes, d’exceptions, de tolérances limitées institue un « despotisme doux » pour créer, comme le dit Tocqueville, un chantre du libéralisme politique, « un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour ». George Orwell, Aldous Huxley ont formulé le même constat avec d’autres mots. Michel Bakounine faisait la même analyse.  Il est rare de citer Tocqueville dans un média anarchiste, mais quand il voit juste, je n’hésite pas. De surcroît, il y a un malin plaisir à citer les théoriciens de la droite qui dénoncent les abus de leur propre camp.

« Un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes » ? Rappelez-vous les attestations de sorties, les horaires variables, les circulaires illisibles, les textes favorisant l’arbitraire dans le prononcé des sanctions. Le pire fut sans doute le texte qui expliquait comment vacciner. Un morceau d’anthologie !! Il faut bien occuper ces braves gens. Troublez, sanctionnez, il en restera toujours quelque chose. À coup de 135 euros, les petits resteront chez eux. La peur par le porte-monnaie. Ils ne comprennent rien ? Ce n’est pas grave, ils ne sont pas là pour comprendre, mais pour obéir ! Le Discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie (1576) est d’une actualité rare.

Allons, un dernier exemple, un décret daté du 10 mars autorise le recours à la vidéo intelligente pour mesurer le taux de port de masque dans les transports publics.

Très/trop forts les mecs !!

Malheur à celui qui refuse le vaccin ! Ou plus subtil, vous êtes libres de ne pas vous faire vacciner, mais vous ne pouvez plus circuler, aller au restaurant, dans les salles de spectacles, participer à la vie publique, vous devenez des parias sociaux. Honte à vous ! il faut culpabiliser et ça marche ! Récemment, vous avez pu entendre, selon un sondage, que les Français étaient prêts à accepter cette alternative pour retrouver une illusion de liberté sous contrôle.  Trop fort les mecs !!

Les pouvoirs publics s’arrogent tous les droits pour surveiller la « population ». Le puçage, le traçage, le fichage ne sont pas toujours fiables. Peu importe ! Les garanties sont illusoires ? Des décorations pour cacher le rouleau compresseur. Tant de textes officiels permettent la mise sous tutelle des individus que l’État fait appel à des entreprises privées lâchées dans l’espace public.

Le Pouvoir totalitaire et policier

Les principes du droit pénal pourtant peu libéraux sont eux aussi bafoués. Ainsi, depuis 2008, des condamnés ayant purgé leur peine peuvent être retenus en prison pour une durée indéterminée. Et brusquement je me mets à penser à ''Surveiller et punir'' de Michel Foucault. À chaque évènement, la France réduit les libertés transférant les pouvoirs de contrainte au gouvernement. À l’occasion de la crise sanitaire, le Président de la République se réfugie chaque semaine dans un bunker avec un conseil de défense. A-t-on connaissance des échanges ? Surtout pas, top secret ! La surenchère est permanente, l’hystérie législative relève plus de l’activisme que de l’efficacité. Ce qui est vrai un jour est faux le lendemain. Le coronavirus accélère le recul des libertés et de leurs garanties. À telle enseigne que l’on peut se demander si cette urgence sanitaire ne traduit pas une mutation durable du régime politique. La gravité de la menace et les mesures prises sont-elles proportionnelles ? Aucune juridiction ne se positionne, le gouvernement, l’exécutif l’emporte sur le parlement qui n’est qu’un fétu de paille au gré des flots. Il n’y a plus d’équilibre ni de séparation des pouvoirs, il n’y a plus que le Pouvoir totalitaire et policier. « Tout serait perdu si le même homme, ou le même corps exerçait ces trois pouvoirs : celui de faire les lois, celui d’exécuter les résolutions publiques, et celui de juger les crimes ou les différends des particuliers. » (Montesquieu) La mondialisation de la surveillance rend les contrôles illusoires.

Comment réagir ? Déjà en prenant conscience de ces évolutions, de ces restrictions, de la corde qui serre le cou petit à petit. Des personnes conscientes, des individus qui réfléchissent sont toujours dangereux pour le pouvoir. Savoir se protéger aussi. Il ne s’agit pas de dire que le virus n’existe pas, mais il faut réaffirmer notre responsabilité, notre liberté.

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