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 Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

Militer au quotidien

Militer au quotidien

Militer au quotidien

 

Le groupe Commune de Paris, fondé en 2013 à la suite au Congrès de la FA à Cluny, a un peu plus de dix ans. Il est composé d’une douzaine de militant-e-s de 20 à 75 ans, donc sans rupture sociologique et générationnelle. Sa militance au quotidien tend à diffuser, au maximum, les pratiques et l’éthique libertaire au plus grand nombre en développant des activités quotidiennes, en assurant des ventes hebdomadaires du Monde libertaire à la criée à la frontière du 19e et du 20e arrondissement de Paris, des permanences à la librairie Publico. Il est aussi présent dans les manifestations dont celles en 2023-24, contre la réforme des retraites à 64 ans ou l’inique loi Darmanin… et la manifestation libertaire du 1er mai à Paris.

Les militant-e-s militants du groupe Commune animent aussi trois émissions sur Radio libertaire, à savoir Les Chroniques syndicales, une émission littéraire Au fil des pages, une émission de musique classique Un classique, s’il vous plaît ! et accessoirement ils participent à la Philanthropie de l’ouvrier charpentier du groupe Poulaille ou à Trous noirs du groupe Gaston Leval. Ils et elles sont aussi impliqués dans la rédaction de notes de lecture ou d’articles réguliers pour le Monde libertaire. Afin de faire connaitre ses différentes activités, le groupe tient un blog et il participe chaque année à la préparation de la montée au mur des fédérés avec les Amies et Amis de la Commune de Paris afin de garder le souvenir de la semaine sanglante où les brutes sanguinaires versaillaises commandées par Adolphe Tiers fusillèrent hommes, femmes et enfants.

Ces trois dernières années, ils ont organisé trois colloques, l’un, avec la CNT, pour le 150e anniversaire de La Commune avec à la clé la publication de Commune de Paris 1871, toujours debout 2021, un deuxième sur l’autogestion et un troisième 12 heures pour l’anarchisme avec la publication d’un dossier afférent dans le Monde libertaire. Ils préparent le quatrième pour le 27 avril 2024 qui sera consacré aux pédagogies alternatives, coopérative et libertaire. Ses militant-e-s participent aussi aux réunions de l’organisation (Congrès, CR et CR-E) et deux d’entre eux ont un mandat fédéral.

Enfin, ils ont en projet la réalisation de clips vidéo sur la vie du Groupe Commune de Paris et des initiatives de la Fédération anarchiste à diffuser sur les réseaux sociaux.

 

Hugues pour Groupe Commune de Paris

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Pour l’éducation populaire et libertaire

 

Dans Militer au quotidien, le groupe Commune de Paris a évoqué ses multiples activités. Dans ce second article, il sera question de ce qui le fonde et l’anime, à savoir le recours à l’éducation populaire et à la culture comme vecteur de développement des idées, des valeurs et des pratiques anarchistes. C’est pour cette raison que le groupe Commune de Paris est investi au Monde libertaire et sur Radio libertaire (fête des 40 ans et trois émissions) et qu’un de ses militants avec Pierre de Strasbourg ont relancé la nouvelle encyclopédie anarchiste en ligne[1]. Mais l’essentiel ses initiatives dans l’éduc-pop ne s’arrête pas là

L’Université populaire et libertaire du 11è arrondissement qui fonctionne maintenant depuis 2015. Elle est animée par un groupe de militant-e-s du Groupe Commune. Une fois par mois en soirée à Publico, l’UP propose la projection d’un film à dimension sociale suivi d’un débat. Rencontre autour d’un documentaire s’inscrivant, sans la dimension de production de film, dans la tradition du Cinéma du peuple[2] à l’initiative de quelques anarchistes dans les années 1910 qui dénonçaient les films commerciaux aliénants, sans nier la possible utilisation du cinéma comme outil d‘éducation et d’émancipation. Plus précisément,

 

« L’idée de la coopérative du Cinéma du Peuple prend forme lors du premier congrès national de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) qui se déroule du 15 au 17 août 1913, à la Maison des Syndiqués de la rue Cambronne (Paris). Un comité de discussion se rassemble autour d’Yves Bidamant, Sébastien Faure, Jean Grave, Gustave Cauvin, Robert Guérard et Charles-Ange Laisant, pour traiter du cinéma comme possible moyen d’éducation et d’émancipation des classes populaires. Si certains estiment que la Presse et les ouvrages restent les meilleurs moyens de faire passer l’idée, la majorité des militants voit dans le film une opportunité bien plus considérable »[3].

 

 

À la suite d’une réunion collective, sans abandonner les soirées « cinéma », il fut décidé par les militant-e-s du Groupe Commune de Paris d’enrichir le processus et d’organiser au même rythme, à d’autres moments une autre forme d’accès au savoir. Il fut donc adopté l’idée d’organiser des « causeries populaires ».

Les anarchistes furent associés souvent à d’autres courants dans le cadre de l’éducation populaire, mais les Causeries populaires furent à leur seule initiative, plus particulièrement à celle de Libertad et de Paraf-Javal. Gaetano Manfredonia explique les raisons de la création des Causeries en parallèle aux UP.

 

Libertad et Paraf-Javal « dans un premier temps […] trouvèrent au sein des Universités populaires (UP) le support idéal pour la diffusion de leurs idées. Mais, devant le succès grandissant de leur propagande, ce cadre apparut de plus en plus inadapté. L’enseignement tel qu’il était imparti aux UP n’avait rien de spécifiquement libertaire […].  C’est alors que germa l’idée d’organiser, à côté des UP, des “Causeries” entièrement libres où les compagnons viendraient écouter des conférences à leur gré, sans aucune obligation, et où le formalisme de l’enseignement serait remplacé par la franche camaraderie .[4].

 

Comme les causeries animées par Libertad et Anna Mahé sur la butte Montmartre à Paris dans le 18e arrondissement de Paris. L’idée des militant-e-s du Gr. Commune était et est la suivante : dépasser le discours savant des clercs et s’autoriser à prendre la parole en petit groupe avec ou sans préparation. Comme au temps du journal L’anarchie (1905-1914), les animateurs annoncent sur les sites d’informations militantes le thème choisi et le préparent. De leur côté, les futurs acteurs-prosateurs y viennent librement. L’intérêt de la démarche est de permettre une meilleure et réelle expression des participant-e-s hors de la discussion conventionnelle de fin de conférence. 

 

Deux expériences déjà bien ancrées dans les pratiques sociales sans pour autant être figées, leurs militant-e-s toujours critiques de leurs propres actions veillent à toujours être en mesure de les faire évoluer.

 

Hugues pour le  Groupe Commune de Paris

 

1  https://www.encyclopedie-anarchiste.xyz

2  Voir l’article de I. Marinone « Cinéma du Peuple », mis en ligne le 15 avril 2020, https://www.encyclopedie-anarchiste.xyz

3  Bidamant Y.M., « Pourquoi un Cinéma du Peuple ? », Paris, Le Libertaire, 20 septembre 1913, cité par I. Marinone, Ibid.

4  Manfredonia Gaetano, (1998), Libertad et le mouvement des Causeries populaires, La Question sociale, Bogny-sur- Meuse, p.18. Extrait de sa thèse : L’Individualisme anarchiste en France (1880-1914), IEP, Paris, 1994.

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