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 Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

Intelligence artificielle et éducation où l’IÂne est-elle un danger ?

Intelligence artificielle et éducation où l’IÂne est-elle un danger ?

Intelligence artificielle et éducation où l’IÂne est-elle un danger ?

 

En sortant de la lecture du livre de Eric Martin et Sébastien Mussi intitulé Bienvenu dans la machine, enseigner à l’ère numérique (voir en fin de ML), il m’est nécessaire de faire quelques remarques personnelles sur l’éducation à distance et autre recours à l’IA (intelligence artificielle). En effet, sans être opposé à l’usage du numérique en matière d’éducation à condition d’y être éduqué et d’en user avec discernement, l’état actuel de « l’art » ne cesse de me questionner.

En effet, on le sait depuis longtemps : sur internet, cliquer n’est pas connaître, imprimer n’est pas savoir et surtout n’est pas produire du savoir. Le travail intellectuel ne fait que commencer : il faut lire, trier, faire des hypothèses, analyser, croiser les sources, vérifier, hiérarchises les données… en bref, faire fonctionner son esprit critique et son imagination pour faire quelque chose de la collecte électronique comme autrefois on le faisait au sortir des bibliothèques et des prises de notes.

De même pour l’IA (intelligence artificielle) : comment formuler la question et comment savoir que la réponse est juste ? Comment en vérifier la pertinence ? De plus, un vrai danger, ne plus engager le travail cognitif lié à la recherche, à l’évolution ou à la reformulation des hypothèses ? Du prêt à penser ? L’IA c’est comme les plats tout préparés, à quoi bon apprendre à cuisiner, il y a les surgelés. Ainsi après la malbouffe, la malpensée… En bref, le prêt à porter des sociétés autoritaires adeptes de la nove langue. L’IA n’est donc pas neutre, elle ne porte que des savoirs présélectionnés à servir à la demande. Elle est le réceptacle des savoirs de la domination. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas y recourir, on le peut, mais à condition de retravailler le prémâché et d’en faire sa chose en le croisant avec d’autres apports, d’autres supports ? A cela s’ajoute les risques d’un illectronisme accru. Aujourd’hui 18% de la population ne maîtrise pas ou peu les outils numériques. Quid de l’usage et de la maîtrise de l’IA ? Ne doit-on pas craindre une nouvelle fracture, du fait des risques de l’ill-IA ?

Autre manque crucial des technopédagogies distancielles, c’est l’absence de la dimension humaine de ses apprentissages qui réduiront ou feront disparaître les relations de proximité et les interactions et enverront aux oubliettes tous les apports du socio-constructiviste. Il a largement démontré que l’on n’apprend jamais seul mais toujours avec les autres. Autres qui dans le meilleur des cas seront dans un ailleurs indéterminé et derrière un écran, voire un trou noir sonorisé. Désocialisation relative qui interdira la controverse et le conflit socio-cognitif en face à face et qui ne favorisera que des échanges à distance dont des débordements potentiels et illimités, tels qu’on en connaît sur certaines listes électroniques, sont à craindre et qu’il faudra bien gérer.

 

Hugues

Groupe Commune de Paris

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