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 Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

La Tactique de l'édredon

La Tactique de l'édredon

La tactique de l’édredon

Méfiance, méfiance ! Au vu de la mobilisation de samedi dernier, l’Etat paraît reculer dans ses atteintes aux libertés publiques. Après les larmes de crocodile du Président constatant les conséquences sauvages de ses troupes chargées de l’ordre, lâchées dans les rues de Paris, qui du Gouvernement, qui du Parlement se lance dans des promesses de réécriture aussi attentatoires aux règles du fonctionnement de cet Etat qu’illusoires. L’Etat patine, dérape ou louvoie… un peu des trois !

Dérapage incontrôlé !

Sans être un grand amateur de la vie politique institutionnelle, chacun peut relever que les responsables ne savent plus très bien comment sortir des ornières causées par leurs propres turpitudes politiques. Qui décide quoi ? Un peu tout le monde et donc un peu tout le monde y rajoute son grain de sel et dans la boue on dérape. ON ? Qui ? Et bien les politiques mais certains cadres administratifs. Plus ces personnages disposent de « prérogatives exorbitantes du droit commun » pour reprendre l’expression consacrée, plus les atteintes aux droits des habitants peuvent être graves. Donner des pouvoirs ne vaut que si des contrepouvoirs existent. Aujourd’hui le déséquilibre est manifeste. Donc l’Etat patine.

L’Etat dérape aussi avec un Premier ministre qui n’est qu’un haut fonctionnaire soit disant opérationnel. Vous l’avez vu l’œuvre comme chef du confinement de mai juin. On voit où nous en sommes en attendant le troisième… Coincé entre un Président aussi illuminé, hors sol dans ses interventions qui relèvent du télé évangélisme, omniprésent et des ministres autonomes, forts du pouvoir de la droite et des appuis qu’ils y trouvent ! Le Premier ministre en est réduit à affirmer pour mieux se dédire, se contredire, s’humilier en place publique, c’est pitoyable. Comme nous l’avons déjà écrit un ministre de l’intérieur dont les troupes auraient eu ce comportement aurait démissionné dans l’heure, il n’en est rien aujourd’hui. Le pouvoir en est réduit à interdire l’accès aux stations de ski à l’étranger. Ridicule, menaçant !

Le mépris en guise de dialogue social

L’Etat louvoie. Face aux contestations de l’heure, les tenants du pouvoir ne cherchent pas l’intérêt général mais le leur. Il n’est pas question pour eux de se remettre en question, ni de réviser leur politique. Rappelez-vous de cette porte-parole qui relayait l’expression des ministres en considérant les habitants de notre pays n’étaient pas assez intelligents et qu’il fallait leur expliquer longtemps pour que le discours dominant devienne vérité par lassitude de l’auditoire. En ces temps de republication des ouvrages de George Orwell, la relecture de 1984 s’impose, on y retrouverait comme un ton de reportage de 2020. Pour en rester au quinquennat macronien, souvenons-nous des protestations par exemple des Gilets jaunes, des manifestations fortes et de la répression qui a engendré des blessures, des handicaps lourds chez des femmes et des hommes qui demandaient qu’on les écoute. Les tenants du pouvoir ont fait leur grand numéro de « dialogue sociétal » avec moult concertation. Les gilets jaunes protestaient contre la hausse de l’essence ? l’Etat a gelé pour quelques mois cette hausse en attendant que la révolte se calme. C’est la technique de l’édredon enseignée dans les écoles du pouvoir. Il faut savoir négocier, reculer un temps pour, au moment propice, mettre en œuvre la réforme. Les congés d’été, ceux de fin d’année sont les périodes bénites pour ces gens. Hop un décret le 14 août, hop un autre le 26 décembre et le tour est joué. Quel mépris pour les habitants !

Les manœuvres du pouvoir

En ce qui concerne la proposition de loi Sécurité globale, la tactique de l’édredon marche à souhait. Le texte s’en va adopté par la majorité bêlante, puis devant la mobilisation des opposants au texte et le défoulement de certaines forces de l’ordre, le ministre de l’intérieur propose un vague amendement, le Premier ministre préconise la création d’une commission. Vous connaissez la phrase de Clemenceau : « Quand je veux enterrer une affaire, je crée une commission ». Pour une fois, cela ne fonctionne pas. Restons mobilisés ! Attention, la tactique de l’édredon peut être plus subtile. Dans un texte liberticide, il suffit d’instiller quelque article caricatural comme le célèbre article 24. Les opposant se mobilisent et le Pouvoir immensément magnanime recule sur cet article laissant croire qu’il a compris la mobilisation, mais c’est tout le reste du texte qui passe (drone, vidéo, contrôles étendus).

En fait, et c’est une évidence, il faut une mobilisation permanente et vigilante pour le retrait de l’ensemble du texte. L’opposition doit s’exprimer dans la rue, les médias et surtout dans un suivi de la vie politique car il suffit de baisser la garde pour que les tenants du pouvoir qui ne rêvent que de le garder, veuillent nous faire taire. On ne peut pas faire taire les anarchistes !

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