Quand on se croit tout permis!!

Quand on se croit tout permis !!

Le climat social est à l’inquiétude : une crise sociale, une crise sanitaire, une crise économique… Surfant sur le malaise sociétal, l’Etat en profite pour renforcer l’appareil répressif et sécuritaire. Chaque attentat, odieux certes, permet d’en rajouter une couche. Figurez-vous que les policiers sont inquiets, ils ne peuvent plus frapper sans témoin, alors on leur concocte un article qui interdit de les photographier en pleine action. Pas de chance, la mobilisation contre le projet liberticide du parti au pouvoir jette le trouble même chez eux… C’est dire !!

La preuve et l’aveu

Mais le clou de cette semaine est certainement l’évacuation musclée de la place de la République et ce qu’il faut bien appeler le passage à tabac d’un homme qui a le malheur de ne pas porter son masque anti-Covid, sans compter d’autres faits moins médiatisés car justement non filmés. Les actes sont démontrés, publiés, dénoncés, même le ministre de l’intérieur est obligé de reconnaître qu’ils « font peu de doute ». Que ce serait-il passé si ces évènements n’avaient pas été filmés ?? Rien, sans doute, on aurait jeté un voile pudique dessus. Doit-on faire passer cela sur le compte un peu rapide des bavures classiques de la police. Nous connaissons suffisamment, nous anarchistes, les affaires arrangées, les preuves factices qui ont permis l’arrestation, voire la déportation de militants sous la Troisième république. Cette même police dispose d’un grand savoir-faire historique.

« Vous êtes couverts »… et c’est trop tard !

Que reste-t-il de la déontologie policière ? La sécurité publique est mise à mal par une partie de ceux qui devraient la défendre. Rappelons-nous la répression qui s’est abattue sur les gilets jaunes, les coups lors de manifestations sur les retraites. Une pensée pour ces jeunes d’un collège de Mantes-la -Jolie qui sont mis à genoux devant des policiers. Quand le pouvoir politique accepte et couvre toute déviance, il ne faut pas être surpris que ses agents se lâchent. « Vous serez couverts » déclarait le préfet Papon avant le massacre de manifestants algériens le 16 octobre 1961. Darmanin s’étouffe quand il entend parler de violences policières. Comme l’homme, un livreur, mort en janvier 2020 lors d’un contrôle policier ? Un certain nombre de membres des forces de l’ordre se croient tout permis, les témoignages même au sein de la police font état de propos racistes, de violences et de mépris à l’égard de citoyens. Qui décide quoi ? Emmanuel Macron peut faire sa vierge effarouchée devant les violences de la semaine écoulée, cela ne changera rien. Il fut un temps où un ministre démissionnait après de tels faits. Aujourd’hui, il plastronne devant les médias. Ce que nous vivons démontre une crise politique et sociétale. La course au contrôle avec des caméras à chaque coin de rue, d’autres portées par les policiers, des drones pour surveiller l’espace public, toutes dispositions contenues dans la proposition de loi Sécurité globale, exigées par les syndicats corporatistes de la police dont le syndicat Alliance majoritaire et situé dans la sphère de la droite extrême,  devraient être immédiatement retirées dans l’intérêt général. Il est à noter que le Conseil d’Etat avait notamment interdit l’utilisation de ces drones par une ordonnance publiée en 2020. L’Etat, plutôt que de respecter les libertés publiques, utilise la voie législative adoptée par sa majorité bêlante pour mieux les restreindre.

Restons mobilisés !

Une dernière remarque, face à la mobilisation, il faut relever la médiocrité chaotique de la réponse du gouvernement, un coup, je crée une commission pour réécrire l’article 24, un coup, elle ne pourra pas réécrire l’article 24, et puis si, un peu. La majorité craque, elle ressemble à un canard sans tête. il faut donc rester mobiliser. Les manifestations de ce week-end montrent que la mobilisation est réelle, l’objectif doit être : le retrait de ces articles attentatoires à ce qui pour nous anarchistes est une valeur clé : la Liberté.