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 Groupe Commune de Paris de La Fédération Anarchiste

Commune(s) 1870-1871

Commune(s) 1870-1871

Pour une vision renouvelée de la Commune

Dans la profusion relative des livres publiés à l’occasion du 150ème anniversaire de la Commune, celui de Quentin Deluermoz, Commune(s), 1870-1871, se détache par l’intelligence pluridisciplinaire et l’ampleur de sa vision. Il démontre l’actualité des idées, des institutions de la Commune faisant le lien avec des formes de lutte comme Nuit Debout ou les Gilets jaunes, voire le Rojava dans le Kurdistan occidental. « Elle fait sens, à une échelle globale, par-delà les redéfinitions idéologiques du siècle précédent qui semblaient l’avoir cadrée. Elle nous nourrit de nouvelles significations puisqu’elle est toujours synonyme de lutte sociale, elle fait aujourd’hui davantage écho aux réappropriations démocratiques qu’aux mouvements ouvriers auxquels elle a longtemps été associée. »

Une vision internationale

La spécificité et l’intérêt de l’ouvrage résident dans l’analyse internationale de l’évènement. Nombre d’étrangers se porteront volontaires pour la Commune. Les conséquences économiques peu connues seront réelles sur le canal de Suez, jusqu’en Chine ; la Kabylie portera le même combat avant d’être écrasée. La presse étrangère par ses correspondants présents dans Paris assure le relais. Les USA, l’Espagne, la Roumanie, autant de pays attentifs à ces 72 jours.

Elle étonne le monde, cette Commune, elle interroge sur des questions qu’elle n’aura pas le temps de traiter comme l’exercice de la souveraineté, l’économie, les relations avec les autres pays. Sur le plan institutionnel, elle vise à une fédération de communes dans une approche proudhonienne mais elle peine à étendre le mouvement d’autant que le pouvoir versaillais incite les fonctionnaires parisiens à quitter leur poste, regroupe 130 000 soldats de la province pour reconquérir Paris les armes à la main. Une forme de haine sociale symbolisée par Gallifet.

Une éthique populaire collective

En face, des femmes et des hommes dans les quartiers vivent la troisième révolution du 19ème siècle, une forme d’éthique populaire collective. L’analyse de l’exercice du pouvoir y est très intéressante. Pourtant la fin est inéluctable. La violence de la répression est connue, Paris est en état de siège jusqu’en 1876, il est interdit de valoriser la Commune jusqu’en 1879. Les rumeurs absurdes circuleront comme le mythe des pétroleuses ou le complot de l’AIT. La bourgeoisie a vraiment eu peur. Les débats politiques passionneront le mouvement socialiste, notamment ceux de Bakounine et Marx. Encore aujourd’hui, la Commune fait sens, des femmes et des hommes doivent s’en emparer et leur combat « restera chargé de l’espoir toujours renouvelé de changer le monde tel qu’il va. »

  • Commune(s ), 1870-1871

Quentin DELUERMOZ

Ed. du Seuil, 2020

Livre disponible par commande à la Librairie Publico

https://www.librairie-publico.com/spip.php?article2977

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